La commune de Sceaux d'Anjou (49) a rendu un hommage vibrant au héros et martyr de la résistance, né dans la commune le 31 janvier 1922.
Fils de cultivateur devenu instituteur, Marius Briant avait intégré l'Ecole normale en 1940, puis s'était vu affecter à l'école Victor Hugo d'Angers en octobre 1942.
Photo LDH49
En parallèle de son activité d'enseignant, il s'engage dans le combat clandestin en rejoignant la résistance angevine. Avec d'autres normaliens, il intègre une branche du réseau communiste Front National, avec ses collègues Adrien Tigeot et René Brossard, victimes eux aussi de la répression nazie.
Ayant appris qu'il était repéré et recherché par le SS-Hauptsturmführer Hans-Dietrich Ernst et ses agents de la Gestapo d'Angers (dont le collaborateur Jacques Vasseur), Marius Briant, également membre du réseau Honneur et Patrie fondé par Victor Chatenay, trouve refuge dans une ferme inoccupée de La Varinière, non loin de Champigné.
Pour sauver ses parents arrêtés le 14 juillet 1943, Marius se livre à l'occupant à la demande de Camille, son frère aîné. Soumis à la question des mois durant, il est condamné à mort le 1er décembre 1943. Durant sa captivité à la prison du Pré-Pigeon à Angers, il fait passer des poèmes cachés dans le fond de pots de rillettes usagés. Ses textes* explorent les tourments de son âme au cours de sa captivité, que son indéfectible foi chrétienne l'aide à endurer.
Il est finalement gracié le 12 du mois, le soustrayant au sort des fusillés de Belle-Beille. Las, il est embarqué le 20 décembre, passant d'une geôle à l'autre dans une vingtaine de prisons l'amenant jusqu'en Allemagne. Il échoue à la prison de Plötzensee, aux portes de Berlin, où 3 000 opposants au nazisme trouveront la mort sous le joug du IIIème Reich.
Le 29 mars 1944, il est exécuté par décapitation à la hache. Il avait 21 ans.
Une place à Sceaux d'Anjou honore depuis le 31 janvier 2023 la mémoire de Marius Briant**. La plaque de rue a été dévoilée par Joël Esnault, le maire de la commune, en présence des membres de la famille de Marius, des élus, de représentants de la Ligue des Droits de l'Homme et des élèves des deux écoles de Sceaux.
Photos via Michel Letertre/ADAP
* Textes choisis, Editions Le Courrier de l'Ouest, 1950.
** Marius Briant obtint la mention "mort pour la France" et le statut de Déporté-Interné de la Résistance (DIR). Il fut homologué Forces Françaises Combattantes (FFC) au titre du réseau Honneur et Patrie et décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance par décret du 16 septembre 1953.
Comments