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Photo du rédacteurJean-Philippe Chamaillet

11 août 1944 : Félix Fradin, un gendarme abattu en s'opposant au pillage de Pignerolle

Dernière mise à jour : il y a 16 heures

9 août 1944 : les marins allemands quittent à la hâte leur base de Pignerolle face à l'avance alliée sur Angers. Ceux qui n'ont pas été affectés à la défense de la ville ont détruit tout le matériel sensible ne pouvant être emporté (transmissions, armement) avant de fuir vers l'Est ou le Sud de la Loire, mais ils ont laissé derrière eux une abondance de mobilier et d'effets militaires. Aussitôt, des centaines de pillards viennent se servir dans les bâtiments abandonnés, certains utilisant même des brouettes, d'après les témoignages recueillis par l'historien Jean-Luc Coifard. 


Le mobilier de la base de Pignerolle a éveillé la convoitise de nombreux pillards après le départ des allemands
Le mobilier de la base allemande de Pignerolle a éveillé la convoitise de nombreux pillards après le départ des troupes d'occupation (collection Jean-Philippe Chamaillet).

Pour mettre fin au pillage, le domaine est placé sous la protection de la gendarmerie qui dépêche sur place une poignée de fonctionnaires dès le 11 août.


L'après-midi même, le gendarme Félix Fradin, 42 ans, est posté à l'une des entrées, sur la RD 61 (route de Beaufort) près de la ferme de Pignerolle. Il s'oppose seul à une foule nombreuse et hostile qui l'accuse de protéger les biens des "Boches"


Constatations des gendarmes sur les lieux du crime à Pignerolle

La tension monte alors rapidement et il sort son arme de service. La situation est confuse. Un habitant de Trélazé, Charles V., 38 ans, aurait exhibé une arme de poing trouvée dans la base pour la remettre au militaire. Se sentant menacé, le gendarme affolé aurait tiré dans sa direction et, cédant à la panique, le pillard aurait riposté, touchant mortellement Félix Fradin. Rien n'est clair, les témoignages divergent et accusent tour à tour un soldat allemand et un soldat américain d'être l'auteur du coup de feu mortel.


L'enquête révèlera finalement que c'était bien l'habitant de Trélazé, armé d'un pistolet allemand, qui avait abattu le gendarme, crime qui le mènera en prison pour cinq ans. Il avait déclaré pourtant n'être venu que dans l'espoir de récupérer un matelas pour son enfant.


Livre "La Libération d'Angers 1944" par Jean-Pierre Chamaillet

Jean-Philippe Chamaillet  d'après "La Libération d'Angers 1944" - Cholet 2024 - Éditions Pays et Terroirs

Prix de vente : 25€ (+ 6€ port Mondial Relay)


Commande auprès de l'auteur :

Jean-Philippe Chamaillet

2, rue Traversière

49290 Chalonnes s/Loire



Le dossier individuel du Gendarme Félix Marie Emile Fradin est conservé par le Service Historique de la Défense.

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